La Pampa au milieu de l’Amazonie

On quitte la Paz dont on a difficilement trouvé l’intérêt, pour faire un tour dans la pampa en plein coeur de l’Amazonie. Direction Rurrenabaque.
Encore une fois, nous avons fait un tour complet des agences pour comparer les prix, la qualité, le service… Notre choix s’est porté sur Barro Biking qui propose un tour par l’intermédiaire d’une autre agence.

Maman, j’ai peur de l’avion

On prend un avion pour s’y rendre, la route en bus étant très sinueuse et le trajet de plus de 19h sans intempéries… On s’attendait à une petite machine, mais pas à ce point là… Une espèce d’épave volante avec les hélices apparentes, deux rangées de sièges, une douzaine de places, et pas de séparation entre le cockpit et les passagers… L’avion décolle, le stresse avec ! On entre dans une masse de nuages, des turbulences font bouger toute la carcasse, les ailes semblent se décrocher à chaque mouvement. On survole la cordillère royale avec ses sommets à plus de 6 000m. Nous sommes à la même hauteur que les montagnes, à croire que l’avion pourrait s’écraser sur un des sommets cachés derrière les nuages… Passés la cordillère, une étendue verte couvre le territoire. Nous survolons l’Amazonie, des arbres à perte de vue.
Après 45 min de vol, nous arrivons presque à destination. L’avion perd de l’altitude, il descend à pic, le nez en avant, on voit la petite piste au loin qui s’approche dangereusement. On a tous l’impression que les pilotes ne contrôlent plus rien, que l’avion va s’écraser au milieu de la végétation, nous sommes tous parcourus de sueurs froides, secoués dans tous les sens, les muscles tendus… Finalement, les roues se posent violemment sur la piste. Sauvés.

Pris au piège

On sort de l’avion, une chaleur étouffante nous enveloppe, un air chaud et humide qui change radicalement de l’air frais de la Paz. L’hôtel avec piscine est nécessaire, puis on se prépare pour partir dans la pampa le lendemain.
Nous serons un groupe de sept personnes, malheureusement, le contact est un peu difficile et l’humour quasi inexistant. Il va falloir faire avec !
Après 3h en 4×4 sur une route tortueuse, on embarque dans notre pirogue qui nous suivra pendant 3 jours. Tous à bord de l’embarcation de 80cm de large, nous partons sur les eaux troubles du fleuve en pleine Amazonie.

Ce tour dans la pampa ne nous aura pas laissé un souvenir mémorable. Certes, pendant 3 jours, on a fait le plein d’animaux. Entre les oiseaux multicolores, les singes qui nous observaient avec des yeux intrigués, les crocodiles ne laissant apparaître que leurs yeux jaunes en dehors de l’eau prêts à attaquer, ceux repus étalés sur les bords du fleuve, les dauphins avec lesquels on aura barboté dans l’eau, les piranhas qu’on aura péchés puis retrouvés dans notre assiette le soir,  l’anaconda qu’on n’aura jamais vu… Mais derrière tout ça se cache une véritable machine à touristes. Des vingtaines de « lodges » se succèdent le long de la rive du fleuve, et malgré la variation des prix que nous proposent les agences, les prestations restent partout les mêmes. Une lignée de dortoirs avec moustiquaires, des toilettes et des douches rustiques, un espace commun pour manger, le tout dans des cabanes en bois pour faire « écologique ». Le must, c’est quand on nous amène le soir en pirogue dans le « bar du coucher du soleil », un vrai ghetto à touristes. L’ensemble des agences s’y retrouvent, ce qui représente plus d’une centaines de touristes agglutinés autour d’un bar en plein air, une bière à la main en train de se raconter les exploits de la journée, tous les mêmes puisque le programme ne change pas d’une agence à l’autre…

Vous l’aurez compris, se trouver face à des animaux qu’on a pas l’habitude de voir, c’est cool, mais le cadre dans lequel ça a été fait ne nous a pas enchanté. Un peu plus d’authenticité ne nous aurait pas fait de mal !