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8 octobre 2014

Portrait #3 / Rocio Ojeda

Nous retournons manger au mercado central de Baños, où nous avions pris notre petit déjeuner la veille. Un marché couvert avec des dizaines de stands proposant des plats à 2,5 dollars, des empañadas, des jus de fruits frais… Les repas se prennent sur des tables en plastiques recouvertes de nappes colorées que les marchands placent devant leur « cuisine ». Au coude à coude, chacun déguste son assiette avant de repartir à ses activités.

La tenante du stand nous reconnaît et nous fait signe de nous assoir à la table avec un grand sourire. C’était bon, et l’accueil était chaleureux, nous prenons place et commandons deux llapingachos.

Les llapingachos sont une spécialité locale, des galettes pommes de terre avec du fromage fondu à l’intérieur. Ces galettes sont accompagnées de riz, quelques crudités, un oeuf et du chorizo !

A la fin du copieux repas, Erwan me demande si je veux faire un portrait de cette femme qui cuisine ces spécialités équatoriennes. Oui, mais comment l’aborder, comment lui demander de l’interroger sans qu’elle refuse… Erwan se lève, s’assoit près de la femme et lui explique notre projet. « Nous traversons l’Amérique du Sud et réalisons des portraits des personnes croisées, des visages et des métiers rencontrés. » À notre grand surprise, elle accepte avec un petit sourire timide. Ce sera notre premier portrait où nous abordons une inconnue.

Je me rapproche pour poser les questions pendant qu’Erwan note les réponses sur son portable.

Rocio Ojeda nous répond avec son petit fils Gabriel dans les bras.

Elle habite à Baños avec son mari et tous les matins, elle va chercher son petit fils à Riobamba où habite sa fille qui travaille et qui ne peut pas garder le petit. 2h de route avant de commencer sa journée de travail.

Rocio Ojeda - 05

Rocio Ojeda - 03

Nous lui demandons des renseignements sur son travail. Elle loue l’emplacement à la municipalité, il n’est pas possible d’être propriétaire d’un bout du marché. Elle exerce son métier de cuisinière dans le marché depuis 30ans maintenant. Au début, elle avait un emplacement dans l’allée centrale qui est toujours pleine de monde. Depuis que les prix ont un peu augmentés, elle est aujourd’hui dans un coin un peu moins passant du marché, et plus aussi visible qu’avant. Quand ce n’est pas la haute saison, peu de gens viennent jusque-là. Mais ça lui permet aussi de se reposer un peu!

Rocio nous explique que la saison basse va de octobre à début décembre. En dehors de cette période, il y a beaucoup de touristes d’Equateur qui viennent à Baños, notamment de la grande ville de Guayaquil. Nous avions d’ailleurs pris notre petit déjeuner la veille à cette même table avec toute une famille venue de la côte pour passer quelques jours à Baños.
L’entretien de cette parcelle au sein du marché demande beaucoup de temps et de travail. Le weekend, sa fille et son fils viennent de temps en temps l’aider pour lui faciliter la tâche.

Rocio n’a pas beaucoup de vacances, et ne gagne pas assez pour partir loin. Elle est déjà allée à Quito à deux reprise, la ville est un peu grande mais elle a beaucoup aimé.

Nous lui demandons où elle trouve la  force dans les jours plus durs. La religion catholique l’aide beaucoup, elle a la foi et le religion l’aide au quotidien. Elle aime son travail même si après 30 ans, c’est devenu une habitude plus qu’une passion.

Rocio Ojeda - 06Après avoir posé pour nous, elle demande à sa voisine de nous prendre en photo tous les 4. Elle était ravie de nous rencontrer et nous aussi ! Nous lui tendons notre carte de visite et partons après lui avoir demandé son nom, Rocio Ojeda. Elle nous fait un signe de la main en nous disant fièrement qu’elle aussi est sur Facebook 🙂

Commentaires

  1. christian bigueres

    Rocio Ojeda est émouvante et ce premier portrait est touchant.

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