Nous arrivons à Santa Catalina après deux semaines intenses de road trip plein d’aventures dans le Nord de l’Argentine.
Santa Catalina nous apparait alors comme un havre de paix. La nature y est verte, le soleil dense, mais la fraicheur à l’ombre des arbres agréable, les gens chaleureux et accueillant, et le patrimoine architectural d’une beauté saisissante.
Nous sommes accueillis par Alberto, l’oncle d’Erwan. Un homme à la silhouette mince et allongée, au crâne dégarni et à la barbe blanche. Il parait presque fragile au loin, avant d’avancer vers nous le pas franc et le sourire rayonnant sur son visage. Alberto nous ouvre sa maison et son histoire. Il nous invite dans son univers, dans son passé et nous livre sa générosité. C’est un grand homme. Un homme au coeur bon, malgré les blessures que le temps lui a infligé.
Il vit aujourd’hui avec Yolanda avec qui ils ont une fille de 18 ans. Tous deux on eu des destins difficiles, la vie ne les a pas toujours aidé, et ils se tiennent là, devant nous, avec une force et une humilité épatante.
Deux histoires lointaines qui se font échos et qui se réunissent pour aller de l’avant et célébrer cette vie qui leur a tous deux ôté des être chers.
Yolanda a perdu son mari pendant la dictature de Videla. Elle ne s’éternise pas sur le sujet, on sent que la blessure est encore profonde. Il faisait parti des milliers de disparus, « los desaparecidos » qui ont été lâchement assassinés par le régime pour avoir exprimé leur pensée, pour ne pas avoir suivi le mouvement, pour avoir des idées propres et contraires à celles du gouvernement dictatorial…
Alberto nous propose de partir à la découverte du patrimoine de Santa Catalina, qui lui appartient… avec 600 de ses cousins ! Nous partons alors dans un autre temps, et nous voilà projeté dans le passé jésuite de l’Argentine. L’église fondée en 1754 est déclarée monument historique et classé au patrimoine mondiale de l’UNESCO depuis 2000. La beauté et la sérénité du lieu nous marquent tous. Nous passons dans les différents cloitres du couvent, éclairé par la lumière de la lune naissante. Chaque chambre appartient à une famille, qui sont pour la plupart réunies là, ce sont les vacances scolaires en Argentine. Dans tous les recoins, les cousins, les frères, les oncles et tantes se croisent, les enfants jouent, les adultes préparent l’asado. Une vie communautaire se crée dans ce couvent de Santa Catalina, à l’histoire longue et pleine de rebondissements.
Nous avons été accueillis les bras ouverts par Alberto et sa femme, et nous aurions voulu prolonger ces quelques jours pour profiter de cette chaleur de l’âme qu’ils nous ont transmis…
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