La mine s’effondre, Potosi aussi

Nous arrivons à Potosi en fin de matinée. Les abords de la ville sont déprimants, la pauvreté est flagrante. Seuls les quelques blocs du centre ville sont entretenus et témoignent du faste de l’époque coloniale, le reste n’est que poussière et misère. Toute la ville est dominée par l’immense Cerro Rico, la mine d’argent qui a contribué un temps à la richesse de la ville, mais dont la sombre histoire plane encore aujourd’hui sur l’ensemble des habitants.

Nous avons décidés de ne pas visiter la mine encore exploitée aujourd’hui, par peur de voyeurisme. Les miniers continuent de trimer dans ce gruyère géant dans des conditions déplorables, leur espérance de vie ne dépassant parfois pas les 40 ans…

Le soir, en cherchant un restaurant, on entre par mégarde dans un local où se déroule une réunion à cercle fermé. Le patron vient nous voir en s’excusant, ce soir pas de resto, un débat sur le futur de la mine et de la ville à lieu. Le dueño est lui même ancien mineur et fait aujourd’hui visiter les mines. Il nous explique les problèmes qui se posent avec le gouvernement qui continue d’exploiter le Cerro sans penser au lendemain. Les ressources en argent sont aujourd’hui très pauvres et la durée de vie de la mine est d’à peine une dizaine d’années. Sans cette activité, c’est toute la ville qui s’arrêtera de vivre.

Le lendemain, nous allons visiter la Casa de la Moneda, un musée extrêmement intéressant où on en apprend un peu plus sur le triste passé de la ville, avec l’esclavagisme organisé au sein des mines pour l’enrichissement de la couronne espagnole dans la seconde moitié du XVI ième siècle. Ce bâtiment retrace de part son statut l’histoire de la ville et l’importance qu’aura joué Potosi dans l’Europe du XVI ieme siècle.

Après la visite, direction le terminal de bus pour rejoindre Tupiza où nous attendent des paysages dont nous rêvons depuis longtemps !